Historique
Dès 1849, la municipalité de La Canourgue est consciente qu’un besoin se fait sentir : une école. Le seul instituteur primaire de cette commune ne peut assurer l’instruction de tous. Des dons importants avaient été faits en faveur des frères des écoles chrétiennes et un bâtiment est acheté sur la place publique du pré commun par la commune avec les fonds qui leur avaient été légués.
En novembre 1849 débute un pensionnat avec 3 frères dont le frère Gombert Marie, directeur. Devant le succès de la nouvelle école, un quatrième frère arrive bientôt et la communauté comptera jusqu’à 8 frères en 1879. Le frère Gombert Marie dirige l’école pendant 34 ans, il lui donnera une grande prospérité et les succès scolaires obtenus sont récompensés par les palmes académiques en 1872. Sa mort en 1883 suscite une telle émotion qu’une souscription est lancée pour lui construire un monument funèbre.
Le frère Nessan Elie succède et va poursuivre cette tâche d’éducation.
A la laïcisation, le 1er octobre 1891, les frères doivent quitter leur immeuble. Une souscription est lancée et produit en 3 jours 45.000 Francs qui vont être employés à bâtir une « grande et belle école ».
Le 1er novembre 1896, Mr Salichon Jules se présente aux autorités pour ouvrir officiellement une école primaire dans ce local tout neuf, situé quartier St Amand (l’école actuelle). En cette fin de 19ème siècle, l’école des frères de La Canourgue a une moyenne de 180 élèves, parmi lesquels 60 pensionnaires, répartis en 4 classes.
L’école est frappée d’un arrêté de fermeture à la date du 11 juillet 1904 et les frères quittent cette maison le 27 août. Un grand nombre de parents d’élèves et d’amis les accompagne à la sortie de la ville jusqu’à la gare et leur témoigne une très vive sympathie. Le frère Berthier, directeur, les remercie et leur fait espérer le retour des frères dans des temps meilleurs.
En fait, il n’y a pas d’interruption pour les classes car le 15 octobre 1904, les frères sécularisés assurent la rentrée, sans opposition, et les élèves reviennent aussi nombreux que les années précédentes : 193 élèves dont 48 internes.
En 1928, sous la direction du frère Garnier, l’établissement devient une école pilote où le rabat blanc et le manteau à manches flottantes réapparaissent, sans autorisation préalable. Cette reprise courageuse de l’habit de l’Inspecteur Primaire qui vint, en effet, constater l’infraction à la loi et… s’incliner devant le fait accompli.
L’école des frères est particulièrement accueillante dans les périodes difficiles de notre Histoire : ses effectifs se gonflent durant les années de guerre. En 1939, le nombre des internes atteint 70 avec des enfants réfugiés de Paris : la grange devient classe et le musée devient dortoir.
Le bâtiment se modernise :
- 1932 : la façade est recrépie et une pendule est installée
- 1935 : l’eau de ville arrive à l’école
- 1936 : une installation électrique nouvelle permet d’avoir le courant jour et nuit
- 1950 : création du « tout à l’égout »
Les frères sont attentifs aux nouveautés qui ouvrent une fenêtre sur le monde : dès 1944 le cinéma parlant fonctionne régulièrement dans une salle de l’école et la télévision est achetée en 1961.
En 1961 encore, un contrat simple est signé avec l’état.
Malgré toutes les activités scolaires (préparation aux certificats d’étude et d’agriculture) et divertissantes (quine, kermesse, amicale des anciens crée en 1926), les effectifs de l’école s’amenuisent.
En 1971, l’internat est fermé (le frère Gabrillargues, directeur, a 74 ans) et la mixité est réalisée « sans heurts à la satisfaction de la population » avec les « Dames de St Maur ». Les élèves sont répartis en 5 classes : les frères gardent 4 classes à l’école du Sacré-Cœur et la classe enfantine est chez les sœurs au couvent Sainte Marie.
A partir de 1971 aussi, des cours d’anglais sont donnés dans les classes aux frais de l’école.
L’équipe enseignante est composée du frère directeur, 2 religieuses et 3 laïcs. La communauté des frères compte 4 frères dont 3 retraités.
Le 15 septembre 1973, c’est la fermeture à la Canourgue de la communauté des frères des écoles chrétiennes.
La direction de l’école est alors confiée à sœur Monique, religieuse de la congrégation des Sœurs de la Doctrine Chrétienne. Elle restera directrice jusqu’en juin 1994 avec 2 brèves interruptions pour raison de santé. En 1981, un contrat d’association est signé avec l’état.
Depuis 1973 de nombreux travaux d’entretien et d’amélioration ont été entrepris pour moderniser l’école. Entre autres, on peut citer :
- L’aménagement d’une classe enfantine
- La construction et l’aménagement d’un gymnase
- La transformation du jardin potager en jardin d’enfants
- La création d’une bibliothèque et salle audiovisuelle
- Des travaux d’isolation thermique et phonique
- L’installation de mezzanines dans les classes enfantines
- La mise aux normes électrique des 2 bâtiments
- La création et équipement d’une salle informatique
- L’aménagement de nouveaux sanitaires
- La réfection de la toiture
Aujourd’hui, l’école compte 177 élèves répartis en 9 classes (3 maternelles et 6 primaires). L’équipe se compose de 13 personnes : 10 enseignantes et 3 personnes de service.
Article écrit le 29 janvier 2015